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Type de textesource
Titre\"Sur l’excellence de la peinture\", Conférence prononcée à l\'Académie royale de peinture et de sculpture le 12 juillet 1720
AuteursCoypel, Antoine
Date de rédaction1720/12/07
Date de publication originale
Titre traduit
Auteurs de la traduction
Date de traduction
Date d'édition moderne ou de réédition2010
Editeur moderneLichtenstein, Jacqueline; Michel, Christian
Date de reprint

, p. 216

Apelle a été tellement honoré et favorisé d’Alexandre le Grand, qu’il défendit à tout autre qu’à lui d’entreprendre de le peindre. Ce héros prenait tant de plaisir aux charmes de cet art qui, parmi les plus grands travaux, attire et flatte l’esprit, qu’il allait souvent voir Apelle dans son cabinet et y passait beaucoup de temps à lui faire l’honneur de s’entretenir familièrement avec lui et à le regarder travailler ; c’est cependant ce même Alexandre qui, instruit par Aristote dans la philosophie et dans les sciences les plus sublimes, semblait n’envisager d’autre gloire que celle qui s’acquiert par les armes et qui paraissait n’avoir d’autre but que de combattre, vaincre et se rendre maître de l’univers entier. Les peintres les plus fameux étaient tellement honorés, et si magnifiquement récompensés, qu’ils l’étaient par les républiques mêmes ; on n’épargnait rien pour acquérir leurs ouvrages.

Dans :Apelle et Alexandre(Lien)

, p. 216

Il fut défendu par un décret public à ceux qui étaient dans la servitude d’exercer cet art qui ne convenait qu’à la noblesse ; Aristote, qui l’avait distingué des arts mécaniques, disait qu’il fallait établir des écoles publiques pour enseigner la peinture à la jeune noblesse. On dit que Pamphile Macédonien, homme fort savant dans la peinture, les belles-lettres et les mathématiques, ne voulut jamais l’enseigner à moins d’un talent par chaque disciple pour dix années ; et qu’il en coûta autant à Mélanthe et à Apelle. [[4:suite : Apelle et Alexandre]]

Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)

, p. 217

Plus on est grand homme, plus on estime les grands hommes. Tout le monde a lu que le roi Démétrius étant campé devant Rhodes avec une puissante armée, et pouvant facilement s’emparer de cette ville, en faisant mettre le feu d’un certain côté où travaillait tranquillement Protogène à un tableau qu’il achevait, et dont la réputation était venue jusqu’aux oreilles de ce prince, il aima mieux lever le siège de cette place, que d’abandonner aux flammes un ouvrage si précieux.

Dans :Protogène et Démétrios(Lien)

, p. 216

Enfin, l’on sait que beaucoup de peintres grecs, parmi lesquels on nomme Zeuxis, croyant leurs ouvrages plus précieux que l’or et l’argent, aimaient mieux les donner que les vendre.

Dans :Zeuxis et la richesse(Lien)